Crosse (sport) - Inspiration amérindienne




Historique

Les types de crosses par tribus : a. Iroquois b. Passamaquoddy c. Chippewa d. Cherokee.

La crosse est un jeu inventé par les Amérindiens sous différents noms : dehuntshigwa'es en onondaga, da-nah-wah'uwsdi en cherokee, Tewaarathon en mohawk ou baaga`adowe en ojibwé1. Il s'agit de l'un des plus vieux jeu d'équipe du continent américain, puisque des origines de ce sport remontent jusqu'au XIe siècle en Mésoamérique ou au Mexique2. Ce jeu était ensuite pratiqué dans le Canada et les États-Unis actuels, notamment dans la région des Grands Lacs et la Côte Est des États-Unis.

Ce jeu traditionnel était un des évènements phares à cette époque et pouvait se dérouler sur plusieurs jours durant lesquels des rencontres s'organisaient entre villages ou tribus voisins, réunissant à l'occasion des centaines voire un millier de participants. Il se disputait souvent sur un terrain entre les deux villages adverses et les buts pouvaient être distancés de 500 mètres à plusieurs kilomètres3. Les règles de ces jeux étaient décidées quelques jours avant la compétition. Généralement, tout le monde pouvait y participer, la balle ne devait pas être touchée avec la main, les buts étaient constitués soit des rochers soit des arbres avant la mise en place de poteaux en bois et la durée du match dépendait du soleil. Chaque joueur était armé d'une crosse.

Des rites d'avant-match étaient organisés, semblables aux rites liés à la guerre. Les joueurs se maquillaient avec de la peinture et du charbon de bois et se dotaient de différents objets qu'ils portaient sur eux, symbolisant leurs qualités. Un sorcier les préparait et exécutait des rites. Par ailleurs, la veille d'un match, différentes manifestations prenaient place, comme des cérémonies dansantes où les joueurs étaient costumés. Il y avait aussi des sacrifices, ainsi que des cris pour intimider leurs adversaires4. Le jour du match, les équipes avançaient dans les champs tout en poursuivant les rites prodigués par leurs sorciers, certains joueurs ayant même des traces cérémoniales sur leurs bras ou leurs torses5. Avant le début de la rencontre, les joueurs tenaient des paris, engageant des couteaux, des chevaux voire leurs femmes et leurs enfants, la mise était ensuite remportée par le vainqueur.

La partie débutait par la mise en jeu d'une balle, celle-ci était lancée en l'air et les opposants se dépêchaient de la récupérer. En raison de l'implication d'un grand nombre de joueurs, le jeu se déplaçait lentement à travers le terrain. Les sorciers remplissaient alors le rôle d'entraîneurs et les femmes étaient là pour ravitailler en eau les joueurs5(il existait également une version féminin de ce jeu appelé amtaj avec des crosses plus courtes5). Après la rencontre, un grand festin était organisé.

Ce jeu remplissait différents objectifs : le plus important était de régler les conflits entre les différentes tribus et cela concernait notamment les Cinq-Nations. Le jeu permettait également d'entretenir physiquement les joueurs pour des rencontres futures. Enfin, il était associé aux croyances religieuses. Il leur permettait ainsi de se rassembler6.

À cette époque, la balle était faite de bois (d'autres l'étaient avec une coque en peau de daim remplie de cheveux7) et mesurait huit centimètres de diamètre5.
Les premières crosses étaient également en bois sans filet, avant que ce dernier ne soit ajouté, sur dix à treize centimètres5. Ce filet était fait à partir de tendons de cerf et les filets formaient un U plutôt qu'un cercle. Les crosses étaient longues de 60 à 150 centimètres. Leurs formes variaient selon les régions. Par ailleurs, certains joueurs étaient tellement attachés à leur crosse qu'ils désiraient même être enterrés avec ! Aucun équipement de protection n'était porté à cette époque.