La forêt boréale canadienne se meurt


Mont Rigaud, Québec - Canad
Changhui Peng, professeur au Département des sciences
 biologiques et à l'Institut des sciences de l'environnement, est
 l'auteur principal d'un article publié le 20 novembre sur le site 
Web de la revue mensuelle Nature Climate Change. Intitulé 
«A drought-induced
 pervasive increase in tree mortality across Canada's Boreal
 forests», l'article démontre
 les effets des changements climatiques et des sécheresses sur
 le taux de mortalité des 
arbres de la forêt boréale canadienne, une première mondiale. 

La forêt boréale canadienne compte pour environ 77 % de couvert forestier canadien et 
pour environ 30 % des forêts boréales de la planète. Elle joue donc un rôle déterminant 
dans l'albédo de la Terre (le rapport de l'énergie solaire réfléchie par une surface à 
l'énergie solaire incidente) et dans l'absorption des émissions globales de carbone.

Le professeur Peng et ses collègues ont étudié des données provenant de 96 parcelles
 d'échantillonnage, situées à travers la forêt boréale canadienne, dans l'ouest
 (Alberta, Saskatchewan et Manitoba) et dans l'est (Ontario et Québec). Les parcelles contenaient 
au total 22 425 arbres vivants. Plus de 74 556 observations de données y ont été effectuées entre 
1963 et 2008.

En conclusion, l'étude du professeur Peng démontre que le taux de mortalité des arbres de 
la forêt boréale canadienne a augmenté en moyenne de 4,7 % par année de 1963 à 2008. 
L'augmentation était plus marquée dans les régions de l'ouest du pays (4,9 %) que
 les régions de l'est (1,9 %). Les sécheresses régionales qui ont affecté l'Ouest canadien 
sont ciblées comme étant la cause la plus probable de cette augmentation du taux de mortalité 

des arbres.

Plusieurs études ont été réalisées à travers le monde à propos de la mortalité des arbres en lien avec
 l'augmentation du nombre de sécheresses, mais l'étude du professeur Peng est la première à traiter 
de la forêt boréale canadienne de façon aussi détaillée. 
Elle confirme les résultats d'études antérieures effectuées dans les forêts tropicales de l'Amazonie
 et dans les forêts tempérées de l'Ouest américain.

Si le taux de mortalité des arbres continue à augmenter plus rapidement que la croissance dans la forêt
 boréale canadienne, celle-ci ne pourra plus jouer un rôle clé comme puits de carbone. Au contraire,
 elle pourrait plutôt devenir productrice d'émissions de carbone, ce qui aurait pour effet d'augmenter 
de façon importante les niveaux de carbone de la planète durant le prochain siècle.
Référence
A drought-induced pervasive increase in tree mortality across Canada's boreal forests - Nature Climate
 Change 1, 467–471 (2011) doi:10.1038/nclimate1293
AuteurUniversité du Québec à Montréal ; date originale : 07 février 2012, 11 h 20
SOURCE  via Gravoline