La création de l'homme selon quelques peuples

Chez les Mayas

Le livre sacré des Mayas, raconte la création de l'homme en trois étapes.

La première fois, il fut fabriqué à partir de boue, mais il était tout mou, n'avait pas de tenue et tombait. Il ne bougeait pas la tête, ne voyait rien, et son visage s'écrasait d'un côté. Au début, il parlait, mais n'avait pas de conscience. Finalement imprégné d'humidité, il se défaisait, et les dieux décidèrent de le détruire.

Lors de la seconde création, les dieux décidèrent de faire un homme de bois et une femme en roseaux. Ceux-ci voyaient, pouvaient se multiplier, mais leur peau était jaune, leurs traits inexpressifs, et ils n'avaient pas d'âme. Comme ils ne se souvenaient pas de leurs créateurs, ils furent noyés par les dieux sous un déluge ou dévorés par des démons. Quelques uns survécurent au massacre. Ce sont eux qui devinrent les singes.

La fois suivante, quatre hommes et quatre femmes furent créés à partir de maïs jaune et blanc. Ces hommes étant très sages, les dieux eurent peur qu'ils ne deviennent leurs égaux. Pour remédier à cela, ils leur soufflèrent de la vapeur dans les yeux, afin de faire diminuer leur sagesse. Cette fois, la création fut une réussite.
C'est ainsi que naquit l'ancêtre des Mayas.

Le livre sacré des Quichés, l'un des nombreux groupes mayas, a été découvert à Chichicastenango (dans les archives de la paroisse de Santo Tomás) par le père dominicain Francisco Ximénez au tout début du 18ème siècle. Ce manuscrit de Popol Vuh comporte deux parties, la première offrant un compte-rendu allégorique des débuts de la race humaine et la deuxième présentant une histoire de la nation quiché.


Aux Indes, on raconte la légende suivante:

Après avoir achevé la création de l’homme, le Créateur découvrit qu’il avait utilisé tous les éléments concrets et qu’il ne restait plus rien de solide, plus rien de compact pour créer la femme.

Après avoir longtemps réfléchi, le Créateur prit la rondeur de la lune, la souplesse de la vigne vierge, le frémissement du gazon, la finesse du roseau, la beauté d’une fleur épanouie, la légèreté de la feuille, la sérénité du rayon de soleil, les pleurs des nuages, l’instabilité du vent, la timidité du lièvre, la fierté du paon, le doux plumage de l’oiseau, la dureté du diamant, la douceur du miel, la cruauté du tigre, la chaleur ardente du feu, le froid de la neige, le bavardage de la pie, le doux chant du rossignol, la fausseté d’une grue et la fidélité d’une lionne. En faisant la synthèse de tous ces éléments, le Créateur créa la femme et la donna à l’homme.

Au bout d’une semaine, l’homme revint et Lui dit: « Seigneur, la créature que tu m’as donnée, me rend la vie pénible. Elle parle sans arrêt, me tourmente d’une façon intolérable et ne me laisse aucun repos. Elle insiste pour jouir de ma compagnie toute la journée et me fait perdre tout mon temps. Elle se met à pleurer pour chaque peccadille et mène une vie de parasite. Je viens te la rendre, car je ne peux plus vivre avec elle ».

« Très bien », répondit le Créateur. Et, il reprit la femme.

Une semaine plus tard, le voilà qui revient: « Seigneur, ma vie est si vide depuis que je t’ai rendu cette créature! Je ne fais que penser à elle… Je la revois danser, chanter, me regarder du coin de l’oeil, bavarder avec moi et venir se serrer contre moi. Elle était si belle à voir, si douce au toucher. J’aimais entendre son rire joyeux. Oh! je t’en prie, rends-la moi, Seigneur ».

« Très bien », dit le Créateur.

Trois jours plus tard, l’homme revient une fois de plus: « Seigneur, je ne peux plus comprendre. Je ne sais t’expliquer; mais le fait est qu’après toute mon expérience avec cette créature, j’en suis venu à la conclusion qu’elle me cause plus d’ennui que de plaisir. Je t’en prie, reprends-la. Je ne peux vraiment pas vivre avec elle ».
Le Créateur lui répondit: « Mais, tu ne peux pas vivre sans elle, non plus », tournant le dos à l’homme, Il continua son travail.

L’homme de s’écrier, en proie au désespoir: »Que dois-je faire? Je ne peux pas vivre avec elle, et pourtant je ne peux pas vivre sans elle ».

Morale de cette histoire:

L’Amour est un sentiment qui soit s’apprendre. Il s’agit d’une tension et d’un accomplissement. Il est aspiration profonde et hostilité. Il implique à la fois de la joie et de la douleur. L’un ne va pas sans l’autre. Le bonheur n’est qu’une partie de l’amour. C’est ce qui doit s’apprendre. La souffrance appartient aussi à l’Amour. C’est là que réside tout le mystère de l’amour, sa beauté et son fardeau.

L’épopée de GILGAMESH

Légende Sumérienne

GILGAMESH est le plus ancien écrit retrouvé au monde. Il s’inspire de récits mythiques datant de 5 à 6.000 ans. GILGAMESH était Sumérien. La première dynastie bâtit KISH ; GILGAMESH, le cinquième roi de la deuxième dynastie bâtit les murailles d’OUROUK.
C’était un surhomme composé d’un tiers d’humain et de deux tiers de divin. Géant violent, il fut un souverain omniscient et tout puissant, qui exerçait son pouvoir aux dépends des habitants d’OUROUK que les dieux finirent par prendre en pitié. Ils décidèrent de créer sur Terre un autre homme aussi beau et fort que GILGAMESH.


ANU le grand dieu appela NINTU (ARURU) la déesse qui avait créé la multitude humaine et lui dit :« Crée maintenant un être à l’image de GILGAMESH, qu’il puisse se mesurer à lui. Qu’ils rivalisent l’un et l’autre, et qu’OUROUK soit en repos ! ».

(NINTU était, dans les textes Sumériens originels, la Déesse Mère, qui, après la domination des dieux mâles, a été réduite à la fonction de Déesse de la Fécondité).
ARURU prit de l’argile, la malaxa en pensant à l’image du grand dieu, puis la jeta dans la steppe. Ainsi fut créé ENKIDU (« né sur les steppes ») le vaillant, rejeton d’argile. Il est velu et pourvu d’une chevelure de femme. Il ne connaît ni peuple ni patrie.
« Il est nu et c’est avec les gazelles qu’il broute l’herbe, avec les hardes il se presse à l’abreuvoir ».


Un chasseur aperçut ENKIDU et fut effrayé, et se précipita pour prévenir GILGAMESH qui lui dit : « Prends avec toi une courtisane, une fille de joie. Emmène-là devant le sauvage, qu’elle enlève ses vêtements et offre ses charmes. Dès qu’il s’allongera sur elle, il s’imprègnera de son odeur, sa harde lui deviendra hostile et l’abandonnera ».

Ainsi fut fait. Dès qu’ENKIDU eut assouvi sa volupté, il tourna son visage vers sa harde, mais en le voyant, les gazelles détalèrent. ENKIDU se sentait plus faible, fatigué. Mais il avait acquis de l’intelligence. Il contempla la courtisane, et il compris ce qu’elle lui disait : « Tu es beau ENKIDU, pourquoi rester avec les bêtes ? Viens avec moi à OUROUK, là où règne GILGAMESH, celui qui surpasse tous les hommes en force. »

ENKIDU dit : « Je veux le provoquer, lui lancer un défi ».

Et en effet GILGAMESH et ENKIDU luttèrent durant plusieurs jours, mais sans que l’un ne puisse vaincre l’autre. Alors, ils se serrèrent la main, et devinrent de grands amis. Mais plus tard, alors qu’ils allaient dans la forêt des Cèdres pour ramener ce bois précieux à OUROUK, ils durent lutter contre HUMBABA, le gardien de la forêt.
Ils le tuèrent, mais HUMBABA était le protégé des dieux. Pour punir GILGAMESH, ils firent mourir ENKIDU.
Alors GILGAMESH ne cessa de pleurer son ami ENKIDU. Il se mit à craindre la mort. Il veut rencontrer le seul homme devenu immortel par la grâce des dieux après le déluge : ATRAHASIS (NOE).
Les conseils d’ATRAHASIS ne permirent pas à GILGAMESH d’acquérir l’immortalité : « Pourquoi rôdes-tu ainsi GILGAMESH ? La vie sans fin que tu recherches, tu ne la trouveras jamais. Quand les dieux ont créé les hommes, ils leur ont assigné la mort, se réservant l’immortalité à eux seuls. Toi, plutôt, remplis-toi la panse ; demeure en gaieté jour et nuit ; fais quotidiennement la fête ; danse et amuse-toi ; accoutre-toi d’habits bien propres ; lave-toi, baigne-toi ; regarde tendrement ton petit qui te tient la main ; fais le bonheur de ta femme serrée contre toi ! car, telle est l’unique perspective des hommes ! ». 

Mais ATRAHASIS lui révéla le secret de la création de l’humanité.

Le poème d’ATRAHASIS, le Super Sage, explique que l’homme n’existait pas encore lorsque les Célestes descendirent sur Terre, il y a 450.000 ans environ. Ces Célestes s’installèrent entre le TIGRE et l’EUPHRATE. Ils étaient répartis en deux groupes :

Le groupe des dieux dirigeants du monde d’en bas : les ANUNNAKI. ANU le fondateur de la dynastie divine était leur roi, il résidait en permanence dans son « palais céleste », et présidait le Conseil des Grands Dieux. Parmi ces Grands Dieux, ENLIL était le Souverain et détenait l’autorité sur la Terre. ENKI le Prince, dit l’Ingénieux, avait fonction d’expert en toutes choses.

Le second groupe formait celui des dieux laborieux : les IGIGI. Environ 3600 ans (certains disent 40 SHARS soit 144.000 ans) après l’arrivée des dieux sur la Terre, les IGIGI en eurent assez de travailler.
ANNUGAL, leur chef, s’adressa ainsi aux autres IGIGI : « Avons-nous traversé l’Univers pour ainsi nous éreinter à la tâche ? Pendant ce temps ANU se prélasse en son vaisseau céleste, et les grands dieux nous imposent mille corvées…Considérable est notre besogne, infini notre labeur : nous excavons les cours d’eau, nous ouvrons des canaux, nous vivifions la terre, nous entassons des montagnes, nous aménageons le grand marécage méridional…Allons exprimer nos revendications à ENLIL ; n’est-il pas le souverain chargé de la gestion de la Terre ?! Allons le tirer de son lit douillet. Et pour montrer notre détermination, avant d’envahir son palais, détruisons nos machines ».

Le vacarme et les vociférations des IGIGI, ne mirent pas longtemps à réveiller NUSKU, le page d’ENLIL : « Réveille-toi ô ENLIL mon Seigneur, ton palais est cerné, le combat fait rage jusqu’à ta porte ».

ENLIL vert de peur : « Comment est-ce possible NUSKU mon page, que se passe-t-il, qu’allons-nous faire ? »





NUSKU : « ENLIL, ne sois pas effrayé de la sorte, ce ne sont que tes propres enfants. Que peux-tu craindre de leur part ? Il faut pourtant prévenir ANU, le Roi du Ciel et ENKI le prince ».

ENLIL : [/b]« Tu as raison NUSKU, qu’on réunisse le Conseil des Grands Dieux ».
A l’assemblée des Grands Dieux, ENLIL expose les faits. Les IGIGI sont loin, en bas sur la Terre, et ENLIL a repris de l’assurance.

ENLIL : « Les IGIGI se sont révoltés contre moi, c’est à moi de les combattre ! »

ANU : « Pour quelle raison les IGIGI ont-ils assiégé ton palais ? »

ENLIL : « ANNUGAL les a poussés à la révolte. Il déblatère et récrimine contre les corvées. Il trouve la besogne trop lourde et le labeur infini. »

ANU : « Qu’est-ce qui leur prend ? Cette révolte est inadmissible ! Qu’en penses-tu ENKI ? »

ENKI : « Les IGIGI sont des nôtres. Ils ont abattu ces derniers temps, un travail considérable pour dévier les cours du TIGRE et de l’EUPHRATE. Toutes les tâches reposent sur eux, et les chantiers futurs ne sont pas moins importants. Les IGIGI sont fatigués, découragés, c’est compréhensible. Nous avons manqué de vigilance. Il était peut-être de notre rôle de les soutenir. Nous aurions dû imaginer quelque solution pour les soulager. Je pense que nos connaissances, nous permettent de créer des êtres à notre image (des LULU : des Primitifs ; des LULU AMELU : des travailleurs primitifs ; des AVILUM : des travailleurs de force.) pour assurer ces corvées, et ainsi libérer nos frères. Nous aurions dû y penser plus tôt ! Cette créature dont vous avez prononcé le nom – elle existe ! Apposez sur elle, l’image des dieux. ADAPA, l’homme parfait sera son nom, (ou ADAM ou HOMO SAPIENS, selon les époques) ! ».

NOTA BENE : Que l’homme ait été créé serviteur des dieux, n’étonnait en rien les peuples anciens. Le dieu était seigneur, souverain, roi, gouverneur, maître. Le mot traduit communément par « vénérer » était en fait « AVOD » qui signifie « travailler ». L’homme ancien ne « vénérait » pas son dieu, dans le sens « d’adorer », mais au contraire il travaillait pour lui.

ANU : « NINTU (ou NINHOURSAG), toi qu’on appelle MAMMI, la Sage Femme des dieux, MAMMI l’Experte, tu seras la matrice à produire les hommes. Produis-nous un prototype humain capable d’assurer les corvées des dieux ! ».

NINTU : « Par moi seule cela ne peut se faire. ENKI l’Ingénieux devra me fournir l’argile purifiée ».

ENKI : « Je donnerai cette argile à NINTI, la Déesse Mère, afin qu’elle associe du dieu et de l’homme. Cela est réalisable, mais c’est au Conseil de Grands dieux d’en décider ».

L’assemblée ayant donné son approbation, NINTU, la Dame de la Naissance, mélange l’argile au sang de deux dieux mis à mort. Deux dieux qui s’étaient rebellés contre MARDOUK, le fils d’ENKI, et contre les autres dieux. Des dieux condamnés par l’assemblée divine, des dieux déchus. Dans l’argile, dieu et homme seront liés, en une unité réunis ; si bien que, jusqu’à la fin des jours la Chair et l’Ame qui, dans un dieu, ont mûri – cette Ame soit liée dans une parenté-de-sang ; comme son Signe, la vie le proclamera. Afin que cela ne soit pas oublié, que « l’Ame » soit liée dans une parenté-de-sang.

NINTU et ENKI rassemblèrent 14 matrices (de déesses, mères porteuses) dans la Salle aux Destins (la Maison de SHIMTI qui signifie : la maison où est insufflé le vent de la vie), 7 à droite de la paroi de brique et 7 à gauche. 7 matrices devaient produire les femelles, 7 matrices devaient produire les mâles. Elles étaient maintenues ensemble. NINTI, assise, comptait les mois. Le 10° mois fatidique s’approchait ; le 10° mois arriva ; la période d’ouverture de la matrice s’était écoulée. Sa figure rayonnait de compréhension : elle couvrit sa tête, accomplit sa tâche de sage-femme. Elle se ceignit la taille, prononça la bénédiction. Elle dessina une forme ; dans le moule se trouvait la vie. « J’ai créé ! Mes mains l’ont fait ! ».

NINTU : « Quand les hommes auront pullulé, je détacherai les chaînes des
IGIGI, ils pourront ainsi rejoindre les Grands Dieux puisque les hommes assureront leur besogne ».

ANNUGAL, chef des IGIGI : « O MAMMI, notre libératrice, nous embrassons tes pieds ! Que ton nom désormais soit Dame de tous les dieux ! ».

Ainsi, les ANUNNAKIS, étant arrivés sur la Terre pour y installer leurs colonies, créèrent leur propre forme d’esclavage, non pas en important des esclaves d’une autre planète, mais avec des Travailleurs primitifs qu’ils façonnèrent eux-mêmes. La mutinerie des dieux, avait conduit à la création de l’homme.

Par la suite, sous la responsabilité d’ENKI, les IGIGI dirigèrent le travail des hommes. Le premier couple eut pour noms : ULLAGARRA et ANNEGARRA. Noms qui signifient en Sumérien : « créé par le ciel » et « créée par l’éternité ».

ENKI enseigna aux hommes comment fertiliser la terre, comment confectionner des pioches et des houes, comment édifier de grandes digues d’irrigation afin qu’ils puissent se nourrir eux-mêmes, et fournir de la bonne nourriture aux dieux.

Les hommes créés par ENKI et NINTU, pouvaient vivre 25.000 ans.
250.000 ans plus tard, 8 rois humains s’étaient succédés.

Les hommes étaient prospères ; ils avaient étendu leur territoire ; ils s’étaient multipliés.
La rumeur de leurs activités, de leur agitation, de leurs guerres, de leurs fêtes, en un mot leur tapage, finit par atteindre…même les cieux. Mais surtout, les fils des dieux s’intéressèrent sexuellement à la progéniture des hommes. C’en était trop.

Lors du Conseil des Grands Dieux, ENLIL dit : « La rumeur des humains est devenue trop forte. A cause de leur tapage continuel, je n’arrive plus à dormir, mais je suis surtout inquiet sur ce qu’ils manigancent. Nous leur avons déjà envoyé maladies, fièvres, épidémies et pestilences pour les décimer, mais très vite ils se sont à nouveau multipliés. Nous leur avons envoyé sècheresse, famines et autres fléaux sans plus de résultat. A chaque fois d’ailleurs, ENKI le Prince les a aidés à s’en sortir. Maintenant il faut en finir une fois pour toutes, et envoyer sur les hommes, le Déluge afin qu’il n’en reste pas un ».
ENKI prit la parole : « J’ai créé l’homme dans l’intérêt des dieux ; ne me demandez pas d’approuver un tel cataclysme. Comment pourrais-je porter la main sur mes créatures ! ».

Les dieux ayant malgré tout pris la décision finale, ENKI,
en songe, prévint ATRAHASIS (ou UTNAPISHTIM, ZIUSUDRA, NOE), le Super Sage, un homme de bien qui avait toujours mérité sa confiance : « ATRAHASIS, jette à bas ta maison ; détourne-toi de tes biens pour te sauver la vie. Construis un grand bateau selon l’épure que j’ai tracée sur le sol. Cette embarcation aura une forme équilatérale de 60 mètres de côté quelle soit un MAGURGUR (un bateau qui puisse se tourner et se retourner). Le bateau sera entièrement clos et toituré solidement. Que son calfatage soit épais et résistant. Tu appelleras ton vaisseau SAUVE VIE. Après y avoir chargé ton froment, tes biens, tes richesses, embarques-y ta femme, ta famille, ta parenté et tes ouvriers, ainsi que des animaux sauvages, grands et petits, et des oiseaux du ciel ».

ATRAHASIS, le Super Sage, n’avait que 7 jours pour construire SAUVE VIE. Les siens et les animaux venaient juste d’embarquer quand un vent furieux rompit les amarres et libéra le bateau. Alors le soubassement de la Terre se décolla. Les étoiles elles-mêmes furent déplacées. De profondes ténèbres cachèrent le soleil. Le fracas du Déluge épouvanta les dieux eux-mêmes, pourtant tous réfugiés en la demeure céleste d’ANU.

ENKI, blême de colère vit ses enfants emportés par les eaux.

NINTU, la Déesse Mère, éclata en sanglots : « Comment ai-je pu dans l’Assemblée des Dieux, laisser prendre cette décision finale ? C’est ENLIL qui par un discours habile, a rendu vaines mes paroles ».

Au bout de 7 jours, le vent se calma, le bateau cessa d’être ballotté. ATRAHASIS lâcha une colombe ; elle revint, ne sachant où se poser. Il lâcha une hirondelle qui revint également. Enfin il lâcha un corbeau qui ne revint pas. Alors ATRAHASIS lâcha tous les oiseaux.

Lorsque les eaux se furent retirées du haut de la montagne, ATRAHASIS débarqua et prépara un banquet à la gloire d’ENKI, le Dieu Ingénieux qui l’avait sauvé.

L’odeur de la bonne chère attira également les Grands Dieux, qui, en l’absence des hommes, n’avaient ni bu ni mangé pendant tout ce temps.

Le repas terminé, NINTU, la Déesse Mère, se leva et dit : « D’où nous viennent ANU et ENLIL ? Ils ont donc participé à ce banquet, eux qui inconsidérément avaient décidé le Déluge, et voué les hommes à cette hécatombe ».

ENLIL voyant le bateau, entra en colère : « Nous les Grands Dieux, nous avions prêté serment, d’où vient alors qu’un homme ait échappé à la destruction ? ».

Pour ANU, c’est sans nul doute encore un coup d’ENKI le Prince.

ENKI : « Oui, j’ai fait cela contre votre volonté à tous, j’ai sauvé ATRAHASIS. Calme-toi ENLIL, si tu as mangé et t’es régalé, c’est bien grâce à cet homme. Grâce à lui, la race humaine peut être sauvée, et surtout les IGIGI ne seront pas obligés de se remettre au travail ».

NINTU, la Déesse Mère, prit alors la parole : « ENLIL, tes solutions sont trop définitives. Trouvons un moyen terme. Afin que la descendance d’ATRAHASIS ne perturbe plus les dieux, ENKI, l’Ingénieux, doit bien avoir une solution ».

ENKI : « O ! Divine Matrice, nous avons donné aux hommes presque l’immortalité, c’était inconsidéré. Toi MAMMI, qui arrête les destins, impose donc aux hommes la mort pour qu’un équilibre s’installe. Afin que chez eux, outre les femmes fécondes, il y ait maintenant les infécondes, afin que chez eux sévisse la Démone Eteigneuse pour ravir les bébés aux genoux de leurs mères ».

ENLIL approuva : « C’est entendu. Ce fut une erreur de vouloir les exterminer. Mais que les hommes ne vivent pas au-delà de 120 années, afin qu’ils ne puissent jamais percer à jour nos connaissances. Ainsi, ils ne seront plus une menace pour nous ! Veillons à ce que les hommes, ne s’installent jamais dans l’allégresse. Surveillons de près leur prolifération, leur prospérité et leur joie de vivre. Et pour cela, que chez les hommes un temps de malheur succède à une ère de bien-être ».


Plusieurs versions courent sur comment les Hommes sont ils apparus en Grèce? 

Certains affirment qu'ils seraient né à partir des dents du serpent Ophion piétiné par la déesse Terre Gaia (cf le mythe de la création). Ces hommes appellés les Pélasges seraient les ancêtres de la tribu du même nom qui existat jusqu'au cinquième siècle avant notre ère.

Le deuxième mythe aborde la façon dont Prométhée a façonné à partir de l'eau et de l'argile les hommes. Le premier d'entre eux serait Phénon. Cependant Zeux aux prises avec les Titans n'aurait pas accepté cet acte créatif. Ainsi ils privent la première humanité du feu indispensable à la vie. Mais Prométhée les aident en volant pour eux la flamme d'Héphaïstos.


Intervient ensuite le mythe de Pandore. Zeus se venge en envoyant parmi les hommes la femme façonnée par Héphaïstos portant le nom de Pandore. Dans ce célèbre épisode, cette femme inflige l'humanité de tous les maux quotidiens en ouvrant la boite ne gardant seulement que l'espérance qui n'osa s'échapper. Après cela, Prométhée est enchainé au rocher condamné à se faire dévorer le foie par un volatile.

Dans la troisième et dernière version dont nous parlerons, l'humanité est l'enfant de la déesse mère Gaia. Une première génération jaillit de ses entrailles dont le premier homme se nomme Alacoménée d'Arcadie. Cette génération est la race d'or. Ils sont proches des dieux et bénéficient de leurs faveurs. Ils ne connaissent ni la vieillesse, ni la peine. Ils sont en accord avec la nature environnante et ne se nourissent pas d'êtres vivants. Après une vie de joie, ils s'éteignent sans douleur et deviennent de purs esprits qui apportent le bonheur. Ces hommes incarnent l'idéal Grec.

Zeus crée une deuxième génération d'homme pour remplacer l'or. Ils sont associés au métal Argent. Leurs vies est durant cent ans une enfance mais arrivent un moment crucial où il se détourne des dieux et de tout ce qu'ils représentent. Le maître de l'Olympe constatant l'impiété croissante les balaie de la surface terrestre. Certains les nomment les "bienheureux des enfers".

Une troisième race fait son apparition: c'est la race d'Airain (ou de Bronze). Dans la continuité de la déchéance humaine, ils se nourrissent d'animaux tués mais ils sont surtoùt obsédé par la Guerre. Ils se rapprochent de plus en plus d'une civilisation humaine. Ils finissent par s'entretuer jusqu'au derniers.


Platon, Discours d'Aristophane lu par JF Balmer




to be continue ...